chroniques ordinaires
         
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Rien que rien,
(le dessin ci-dessus c’est comme un jeu idiot pour s’occuper)

C’est toujours comme ça après un grand rush [créatif] , le vide. Pas le vide, vide. Non un vide de trop plein, c’est ça trop plein, trop de bonheur d’une chose pleine et faite, encore trop là pour être évacuée et laisser la place à d’autres choses . D’autres idées qui poussent mais n’ont pas encore la place d’exister de se développer. Il faut attendre. Faire une jachère. Partir en vacances.

Traîner de son lit au bistrot, partir à quelque rendez vous pour parler d’un truc pas fini, que l’on aimerait déjà derrière soit. Vendre un petit, même pas grandi, le vendre embryonnaire en faisant semblant qu’il est mature, et le faire croire. Faut de l’enthousiasme !

On lorgne l’objet et on se dit « merde c’est pas beau ! » enfin ça dépend des jours, parfois c’est l’autosatisfaction un tantinet trop. Ajouter sur le bas de la liste à faire : ne pas oublier de faire un mailing.

J’aime pas les vacances alors… ce site ce serait un peu ma vie/mon chien/ma maison/mes passions , mais à la place il y aurait des trucs d’une banalité déconcertante, mais que l’agencement inattendu rendrait peut être intéressants .

Une sorte de point de vue, un point de vue particulier, si particulier que remarquable. Le tout dans la vie c’est de regarder les choses et les faits sous un autre angle que celui donné au départ. De préférence du mauvais profil, c’est cela qui met des épices dans le potage.

Plus haut je parlais de traîner dans son lit, ça me rappelle une scène, presque systématique dans tout mauvais roman policier qui se respecte : le mec couché dans un hôtel minable, la chambre éteinte et glauque, Sur un lit sale jaunâtre, il clope une américaine d’une main à la bouche puis aux poumons et de l’autre main il tient une bouteille de quoi ? vous savez… En tous cas, ça fait partie du plan, dehors il y a une fille genre sexy mini panthère y'a pas de lézard, perruque rousse bimbo, oreille créole et oeil faux cil noir aguicheur qui attend le client plus haut, une enseigne rouge clignote hotel. Ca fait réfléchir le mec sur l’affaire, regarder le néon qui clignote c’est comme peindre ta chambre en blanc, tu penses à rien mais ça fait réfléchir.

Sur le truc qui bouge de cette première page j’ai ajouté du son, attention c’est horrible et agaçant, ça tue la tête et justement ça empêche de réfléchir. C’est comme la télé que t’allume en entrant et que tu ne regarde pas, c’est juste pour meubler, c’est vide de sens mais ça fait la présence dans notre solitude. Je tente remplir motre abîme Webien avec des mots et je meuble mon écran blanc avec des carrés colorés qui bougent. C’est ça, meubler…

Je regarde le matin et les fenêtres d’en face, presque toutes, commencent à s’agiter lumière bleutée strobscopique, parfois un orchestre synthèse et strident s'en échappe, très tôt, au moment ou les minots Marseille on les yeux réveillés et que les parents resteraient bien au lit encore un peu. Tu connais le petit nom de la télé du matin ?

On en parle bientôt.


Jacques Bonnot, le 2 Juin 2004

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