chroniques ordinaires
           
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Dénonciation de délit imaginaire.


Cet après midi la jeune Marie va passer en procès, sa [folie] passagère la conduit devant les juges. Mal vivre, on dit comme ça, elle voulait se rendre intéressante, visible par ses proches. Mal aimée, jamais elle n’aura connu tant de succès, autant que possible. La machine s’est « emballée » comme disent les journalistes. Ce n’est pas toujours son habitude, des cas ignobles et injustes il y en a pléiade, souvent les scribeux sont muets, ou ne consacrent que très peu de lignes à des sujets dont on aimerait qu’ils soient dévoilés. L’actualité va ainsi, une toute petite dépêche, puis la une et deux pages, un président indigné, des ministres et toute une classe politique indignée.

Marie n’en espérait pas autant, ni de voir l’intimité de sa douleur dévoilée au grand jour, elle a fauté, on la met donc en pâture. Avec des détails, tellement incroyables qu’on y a cru ! Qu’est-ce qu’on a cru ? Ce que les journaux nous disaient ? Ha…

Marie n’en sera pas pour autant soignée, ni la république d’ailleurs. Car si je puis me permettre, elle est bien malade la république. Elle se prend à son propre jeu, en fait bien plus qu’elle ne devrait en faire. Elle se prend à ses propres contradictions, un état ne fonctionnant plus que sur l’image ne pouvait faire mieux ou se taire.

Mais c’est pas grave : Mieux vaut se tromper que de ne rien dire, car c’est entendu il y a bien des problèmes d’antisémitisme dans notre pays et c’est aussi entendu que cela vient bien des banlieues. L’état a parlé bien vite et Marie va payer son imprudence, avec elle plus encore les jeunes présumés « pas de souche »

Les rôles sont bien distribués pour le meilleur des mondes. et je ne dis pas qu'il y a manipulation...

Même le Borgne n’en aurait pas rêvé, dans ses plus beaux sommeils ! Je suggère que nous fassions une jurisprudence « Marie » sur la question.

Derrière une façade policée, le libéralisme n’en fini pas de dépouiller la planète, les clubs secrets internationaux réunissent hommes politique, journalistes et intellectuels de gauche ou de droite avec les banquiers et définissent ce que pourrait être ce monde. Des puissants tirent les ficelles et pourtant une simple et fragile petite femme qui voulait être aimée a mis notre France en péril .

Vieux dicton : tourne ta langue sept fois dans ta bouche avant de parler.

Cet état en déséquilibre, si arrogant dans sa façade médiatique, me fait irrésistiblement penser à des faits qui se produisirent en Italie dans les années 70, au vingtième siècle. Et bien là nous y arrivons, je vous dévoile qui est Censor. Tout au moins ce que j’en sais.

Dans l’Italie agitée de ces années , un livre paraît à 520 exemplaires « sur les dernières chances de sauver le capitalisme en Italie » il est signé Censor est distribué auprès de toute la classe politique italienne. L’anonymat de l’auteur et la crédibilité du contenu vont mettre toute l’Italie en émoi . Chacun s’interroge sur l’origine de cet auteur, et chacun s’étonne de la précision de l'analyse. Guy Debord va traduire ce livre, il sera publié aux éditions Champs libres, l’auteur dévoilé, Gianfranco Sanguinetti, sera invité par cette maison d'éditions, mais un arrêté d’interdiction de séjour, signé par le ministre de l'intérieur de l’époque, sera appliqué à l’encontre de l’auteur.

Gianfranco Sanguinetti existe-il vraiment ? Ou bien s’appelle-il Marie ? Je vous conseille de lire ce livre, il nous éclairait déjà sur ce que notre monde deviendrait. Bien qu'ensuite l'auteur fut bien imprudent dans ses conclusions sur les possibilités de révolution en europe.

Merci Marie, c’est grâce à toi que je me suis souvenu de cette mystification, faite par des situationnistes (probablement ?) On en conclura pas pour autant qu’un simple livre va remettre en question ce monde. L'histoire de Censor démontre simplement qu’on doit se garder des apparences.

Jacques Bonnot, lundi 26 Juillet.



Un lien pour lire le texte de Gianfranco sanguinetti:

http://big.chez.com/debordiana/francais/censor.htm

Si vous ne trouvez pas , envoyez moi un mail.

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