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Vent violent sur Cannes ?
avis de KO.

Salle des Mutilés, on dirait presque qu’a ce conflit dit « des intermittents » s’ajoute un cynisme un peu rigolard. Tout un programme ! Amputés de notre «régime » nous voici logés à l’enseigne des mutilés, Depuis ce matin c’est à cet endroit que se réunissent les intermittents en lutte.

Plusieurs centaines, inespéré ! et peut être bien plus dans les jours qui viennent. Débats graves et passionnés, hors de la présence de la presse qui pourra , après une journée d’attente enregistrer sur ses caméras la lecture collective d’un communiqué. Il pleuvait. Ca s’organise.

Plus tard on apprendra qu’une partie des invités intermittents mal vêtus pas polis, seront interdits d’accès des marches, et les queues de pies noires et contestataires, onze précisément, pourront elles seules, gravir l'escalier: ce qui donnera un compte rendu radiophonique laconique. Le festival est content.

Manifestation spontanée de l’assemblée générale, police très présente. Autre assemblée générale. Fermez les bancs. Le festival est content et la soirée inaugurale se fait avec des cinéastes contents et soulagés.

Ceux qui ont accepté de monter les marches vêtus par le protocole du festival ont perdu cette première bataille, ceux qui n’ont pas accepté de se conformer à ce diktat vestimentaire ont perdu avec eux. On ne gagne pas une bataille sur un terrain choisi par l’adversaire. Le festival est content, il fait tourner les milliards en paix.

Négociation, le mot sur les dos des marches aux queues de pies noires . Négocier quoi au juste ? il se disait encore hier abrogation du protocole, c’était une revendication donnée comme préalable à toute négociation.

Négociation c'est onze lettres, pas une de plus?

On a pas abrogé le protocole d’habit du festival, s’inclinant nous oublions que "notre" protocole ne peut plus s’abroger, car ce qui nous touche n’en est plus un. Maintenant ce sont des annexes en application. Il y a confusion des mots. le Ministre est content et il est présent ce soir en queue de pie.

Il reste encore 10 jours de festival. Rien n’est encore joué. Les intermittents ne sont pas contents.

L’artiste fait ce qu’il peut, même après le premier round.

Le 13 Mai 2004, Jacques Bonnot



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