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Une
assemblée
somme toute bien ordinaire.
Cannes
salle des mutilés.
Comment on s’organise ? Quelles commissions ? La logistique d’abord
?
Les journalistes sont là, ils sont tenus à l’écart.
L’AG commence, qui va les faire patienter ? même pas un
café ?
Le mégaphone mondial est maltraité.
Les préliminaires.Compte rendu des jours précédents.
Est ce que l’AG avait mandaté les négociateurs ?
La question des queues de pie de principe.Le "piége"
tendu par l’adversaire se referme.
Celle qui tient le cahier de prises de paroles d’une main ferme
et ceux qui s’arrogent le droit de couper la parole sans s’être
inscrit sur le cahier. Les "historiques" s’agitent en
conciliabules dans la ruelle.
Ceux qui ont négocié et se sentent liés par une
parole.Celle qui s’énerve de la salle et énerve
la salle en lui demandant de se calmer. Le débat qui oublie le
débat et le modérateur qui prend parti et complique la
parole.
Les journalistes attendent, il est tard
Les questions du vote, incompréhensibles. Les questions à
double sens.
Les questions soumises, enfin.
Celui qui pose l’éternelle colle « si on vote ça
donc on pourra plus voter les autres questions ? »
Les portes qui claquent , le brouhaha toujours.
Ceux qui rentrent et sortent et ceux qui demandent qu’on ferme
les accès pendant le vote.
La
question enfin et celui qui interrompt le vote sur une question de mot.
La salle lasse, on vote enfin… et on se dit qu’on ne peut
répondre à la question, abstention ?
Les journalistes attendent, il est tard, impatience, tentative d’intrusion
parfois, rejet, atteinte à la liberté d’expression
?
L'intimité de L’ag est elle inviolable ?
Manger et boire, Parler des subtilités de la précarité,
amorcer un bout de globalisation, écrire un communiqué
seul, le lire tous, encore changer un mot, il est prêt, on vote
quoi ?
Les journalistes attendent, ils sont aussi intermittents. Ils sont aussi
instruments.
Celle qui lit les yeux baissés, avec une émotion touchante
et celui qui dit méchament que cette porte parole n’est
pas une bonne comédienne. Et derrière les militants cachés
par des slogans de papier. Masse solidaire pour le bizness audiovisuel.
Au journal du soir.
Les journalistes
partent soulagés, un communiqué politique dans les cassettes.
Le soir quelques secondes de pingouins et quelques secondes de communiqué
de l’AG.
Maintenant
c’est le tour d' Almodovar de grimper au palais. l'assemblée
est-elle souveraine?
Même
pas organisé, l’ artiste fait sa démocratie comme
il peut,
il est aussi fragile et c'est tant mieux!
Le
14 Mai 2004, Jacques Bonnot
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