< | ![]() La police se prend le pied dans le tapis vert. Faut-il brûler des voitures pour se faire entendre ? Ca on l’a entendu plein de fois, il est vrai que dans ce monde celui qui parle doucement paraît plutôt comme un faible. On invente rien, on ne réinventera pas le monde. Et puis là, tout d’un coup, comme ça les choses pourraient s’inverser. J’explique : depuis samedi dernier ce ne serait plus nécessaire de brûler le chien pour être compris. Je vais parler encore une fois des violences de Samedi. Je lis la presse du matin, l’oreille collée sur le haut parleur j’écoute mon transistor, je consulte mes mails et je comprends quoi ? La veille les médias devenaient un peu moins gentils avec nous les intermittents, même je dirais carrément pas conviviaux. Le ministre était évasif, mais promettait des trucs troubles pour dans trois semaines, le festival ne voyait pas de tensions. Nos revendications n’arrivaient plus à faire surface sur vos quotidiens préférés. Pas d’actions, pas d’actualité. Une manif bien drivée sur la croisette, ça fait pas image. Même si c’est un truc historique. Et puis tout d’un coup, des excités incontrôlés occupent un cinéma, le Star. Alors là on dit que le consensus est rompu . Non, quand même c'est une occupation pacifique, juste deux trois engueulades il n’y a pas de quoi fouetter un producteur. On s’explique, les intérêts ne sont évidemment pas les mêmes entre un producteur anglais et un intermittent en lutte, mais on peut discuter. Là quand tu causes, met toi le dos au mur et prend garde ! toujours. On ne sait pas quelle mouche les a piqués, mais la police a cru bien faire en montant une opération commando, digne d’un film de voyous série b*. Je ne raconte pas le mauvais script tourné. Les mêmes qu‘ à dix huit heures, "bléssés" par les occupants du Star, sont encore dans la rue le soir en train de courser l’intermittent. Et comme au Star où ils avaient cogné leur chef par inadvertance ils cognent aussi des journalistes, cassent une caméra. pas par hasard. Sauf que c’est un peu trop de casser un journaliste. Le sous préfet emberlificoté justifie pas bien et le préfet reconnaît qu’il y a problème, au moins pour le journaliste. Il s’excuse et va punir. Le ministre silencieux dans son palace retrouve la voix, s’excuse aussi, cède un peu plus sur nos revendications, devient plus précis sur les délais, il manque encore deux trois trucs, mais sur l’essentiel il dit que les négociations vont commencer. Je vous l’avait dit, c’est pas la peine de brûler des trucs dans la rue, la police inaugure une nouvelle forme de protocole de négociation, quand ça semble bloqué, elle prend l’initiative, c’est pas très bien contrôlé mais ça donne parfois des résultats : La presse de ce matin redeviendrait presque sympa avec nous. Il ne lui reste plus qu’a publier nos revendications au lieu de chercher l’image. Mais ça… L’artiste
fait ce qu’il peut, mais il doit rester vigilant. *évidemment
je ne rigole pas des blessures réelles, ni des poursuites . |
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