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Evidement c’est ce qui a sauté aux yeux de tous, dans ces annexes, un point sensible et populaire était revélé , celui de la maternité. Celles touchées par une mesure d’exclusion incroyable ont tout de suite réagi. On se souvient de la Caméra(women) et de sa lettre émouvante. Aux yeux de tous, rien n’était pire que de s’attaquer à cet état sacré entre tous dans l’inconscient collectif : la mère, l’enfant et la famille. Si bien d’autres choses sont remises en question dans ce protocole et détruisent fondamentalement l’activité des artistes, la maternité est le tabou à ne pas toucher et notre ministre l’a bien compris. Dans sa stratégie des petits pas (merci Zoé pour le menuet !) c’est devenu le truc qui va tout faire flancher. Le gros concept médiatique, tout le monde va comprendre ça. Un symbole !

Régler à la dernière minute ce problème, est évidemment un coup. Il n’en fallait pas plus pour que la presse conclue que nos problèmes sont réglés. L’opinion publique est renversée et croit à cette générosité : nous gagnons… les intermittents ont gain de cause.

Laissés pour compte les malades, femmes et hommes, pouvant aussi se trouver en situation de rupture, n’est-ce pas aussi odieux ?. Point mort. On notera que cette mesure n’est que provisoire, jusqu’aux négociations dont la date doit être donnée dans les jours qui viennent, tout au moins selon le ministre.

Un portail d’actualité que je ne nommerai pas, se fend d’un dossier spécial :
« Cannes les intermittents ».
En le parcourant je tombe sur un forum ouvert aux internautes « intermittents en danger ? » j’ai lu l’ensemble des messages, consternants, mais aussi révélateurs de l’entreprise de désinformation qui court. Le thème abordé le plus fréquent est celui de l’intermittent ne cotisant que 1/8 de ce qu’il touche, le restant étant payé par l’ensemble des travailleurs. Pas normal !

On savait tout ça, le Medef nous le dit. Le combat de l’info est dur… et je me demande si nous ne nous laissons bouffer par cette surenchère d’images, nous laissant le goût amer de n’être entendus qu’au travers de cris furtifs. Messages flash dans lesquels il n’y a pas de place pour l’explication.

La lettre de la caméra(women) a très vite fait tâche d’huile. Le ministre utilise habilement cet effet choc. Match nul.

Il ne reste qu’un jour et Cannes va distribuer les palmes, finalement la partie de rue n’aura pas trop perturbé les stars, bien loin des problèmes des petites mains. Ce que nous chiffrons en heures, ils le comptent en milliards de dollars. Voilà nous nous croisons parfois.

Un vieux concept lancé dans les années 60 par ce cher Charles président d'une France capitaliste et sociale: la participation, vite oubliée par un monde trop pressé par les profits qu’on ne partage pas. Il existe les droits d’auteurs pour les seuls artistes, mais pour les autres il n’existe pas le partage d’une affaire qui tournerait bien. A ceux qui travaillent 3 jours pour un payé je suggère de revendiquer une clause de suite sur les profits dérivés. Avec la multiplication du numérique ces gains seront très vite diversifiés.

L’artiste doit revendiquer ce qu’il vaut, mais aussi ce que genère son travail.


Le 22 Mai 2004, Jacques Bonnot



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